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Aux espoirs de l'enfance

Ce sont des trésors de l'enfance qui me permettent d'alimenter 
Une plume constamment hantée par l'insouciance et la souffrance
D'avoir côtoyé les illusions et souvent embrassé la mort 
En ne gardant que les remords qui donnèrent au cœur ses lésions.

Pour quelques bêtises enfantines, combien de claques faut-il se prendre ?
Faut-il abdiquer et pendre l'espoir caché derrière les rétines ? 
Quelque part, je n'ai pas grandi, mes rictus semblent toujours énervants 
Et je laisse aller au vent mes terribles rêves d'incendie.

Si j'alimente ma flamme, c'est d'abord pour réchauffer 
Les cœurs froids et étouffés qui ne pensent qu'à la lame.
En second lieu, c'est pour brûler ces mondes qui forment la raison 
Et qui forcent l'inclinaison face aux monstres aux pensées éculées.

Je me fiche d'être immature tant qu'on ne tue pas ma folie 
Et la douce mélancolie qui laissent sur mes textes des ratures. 
Elles font vibrer mon être ainsi que toutes ses projections,
Car elles sont des protections face au fouet de mes maîtres.

Je veux me cacher dans les bois et jouer au super-héros 
Pour défier les toreros qui mettent les taureaux aux abois.
Je veux me perdre dans les pétales et les couleurs de milliers de fleurs,
En oubliant tous les malheurs dans une position fœtale.

Je ne veux pas d'armure pour me protéger des ronces 
Ni aucune rose comme réponse aux questions de mes écorchures. 
Je ne veux pas un beau ciel bleu et des masques de sourire 
Pour essayer de guérir mon cœur triste quand il pleut.

Je sais ce que je veux, je suis toujours ce gosse candide 
Qui face au sordide reste un morveux empli de vœux 
Et qui ferme les yeux quand dans le ciel défilent les étoiles 
Afin de poser sur une toile les formes de ses songes curieux.

Quand j'ouvre le coffre à joujoux, je redécouvre des merveilles 
Qui m'offrent de doux réveils comme des bises sur mes deux joues.
Pour éponger mes pleurs quand le silence me ronge,
J'oublie mes malheurs et j'y plonge pour me guérir des douleurs.

Entre espoir et rêverie, l'enfant en moi défie l'adulte 
Qui l'accompagne vers les tumultes sur la rivière des moqueries 
Sur laquelle les émotions dévastent et créent la distance 
Avec la simplicité d'une existence qui n'avait rien de néfaste.

Ma vie s'alimente de trésors dont ma plume fait un hommage 
Sans éviter les dommages faits à l'enfant voulant éclore 
Dans un monde étriqué où l'on se bat pour rêver 
Et où le paradis est pavé de nobles espoirs éradiqués.

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