Quand vient la nuit


J'aime apprécier la nuit, car la ville se couvre de lumières
Et le vacarme porte une muselière qui fait taire l'ennui.
J'observe l'infini lumineux en compagnie du marchand de sable
À qui je raconte mille fables et mille récits vertigineux.
En bas de la fenêtre, les lampadaires se muent en lucioles
Exécutant d'invisibles cabrioles avant de réapparaître
À la même place, au même endroit, avec le même scintillement ;
Je les regarde sereinement sans sentiment d'effroi.
En un instant, mon rêve se réalise et je survole les constructions,
Je ne me pose aucune question pour ces moments que j'immortalise
Au fond de ma petite caboche et dans un coin secret près de mon coeur ;
Là, où en choeur, les souvenirs se gravent dans ma roche.
Je franchis les frontières de la réalité sans animosité,
Les sens exorbités, sans lucidité ni timidité.
J'envie les espaces inhabités et je les aborde en toute simplicité,
Je voyage en quête de sérénité loin d'un monde normé dans la rigidité.
Je me transforme en animal qui découvre les continents
Animés par le fascinant pour lequel je pousse un cri primal.
Sans uniforme, j'accède à la vie les yeux ouverts
Au sein d'un univers dans lequel je reforme les ormes.
Mon monde est à portée de mes deux yeux
Et les songes merveilleux m'apportent la clarté
Quand la nuit arrive et que la magie s'éternise
En m'offrant des surprises m'attendant sur d'autres rives.
Sur mes paupières chaudes s'amasse un immense sable
Que la fatigue agréable transforme en un lit d'émeraude.
Je me libère dans cette autre chose aux multiples facettes
Dont j'apprécie la recette pour connaître l'osmose.